Apparemment, tous les moyens sont bons pour se rafraîchir en période de pic de chaleur. Même quand ils sont illégaux...
Plus de 300 bouches d'incendie ont été ouvertes intempestivement en Île-de-France au plus fort du pic de canicule, indique le syndicat des eaux d'Ìle-de-France (Sedif) ce lundi 6 juillet. "Depuis le 1er juillet, le Sedif est confronté, notamment en Seine-Saint-Denis, à de très nombreuses ouvertures intempestives de poteaux d'incendie, avec une ampleur devenue préoccupante depuis le 2 juillet (...). Vendredi et samedi (le 3 et 4), plus de 300 poteaux ont été ouverts simultanément sur le territoire du Sedif", indique le syndicat. Le Sedif regrette ce "comportement incivique", qui "rend très difficile le maintien d'une pression et d'un débit suffisants pour faire face aux besoins d'alimentation en eau ainsi qu'à la sécurité incendie à proximité des secteurs touchés". Il précise néanmoins que, "sauf quelques baisses de pression localisées et temporaires, la continuité du service a pu être assurée".
À Paris, 32 bouches d'incendie "ont été délibérément ouvertes" ce week-end. Trois personnes ont été interpellées, précise la Préfecture de police. Enfouies sous une plaque d'égout ou visibles sous la forme de plots rouges, les bouches d'incendie sont utilisées par les pompiers pour brancher leurs lances. En théorie, elles ne peuvent s'ouvrir qu'avec une clé spéciale. Mais, pendant le pic de chaleur, elles ont été détournées de leur usage pour créer des geysers et servir de fontaines rafraîchissantes en pleine rue. De nombreuses photos de ce phénomène, qui a largement dépassé les frontières de l'Ìle-de-France, ont fait le tour de Twitter, rappelant des scènes de films new-yorkais.
Vandalisme dans la banlieue de Lyon
Les maires de plusieurs communes ont pris des arrêtés municipaux pour interdire cette pratique qui peut être dangereuse. Elle peut causer notamment des inondations, des coupures d'eau, une difficile circulation des voitures et des bus ou encore des risques d'électrocution. L'ouverture d'une borne d'incendie est passible de sanctions pouvant aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Selon le Sedif, Veolia Eau d'Ìle-de-France a dû renforcer ses équipes pour pouvoir intervenir et fermer rapidement le maximum de poteaux d'incendie. Créé en 1923, le Sedif assure l’alimentation en eau potable de 149 communes réparties sur sept départements d'Ìle-de-France, excepté Paris, soit plus de 4 millions d’usagers.
À Bron, dans la banlieue proche de Lyon, l'élu Yann Compan (Les Républicains) a relaté lundi avoir aussi été "alerté par de nombreux habitants de Bron - photos et témoignages à l’appui - de l'agissement (...) de groupes" qui "vandalisent les bouches à incendie pour se rafraîchir". "S’ils pouvaient prétexter un 'amusement' au départ, les débordements qui ont lieu ne sont désormais plus de l’ordre du jeu : caillassages, insultes, troubles à la circulation. Cette situation dure depuis une semaine au moins, elle ne peut et ne doit continuer" déplore l'élu, selon qui ces événements se sont produits dans des quartiers sensibles. Il demande à la mairie de Bron (dirigée par une maire PS) "de prendre au plus vite un arrêté pour stopper ces pratiques, assorti d’une amende conséquente (9.000 euros soit le prix de 2000 m3 d’eau)".
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